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OCEAN'S ELEVEN
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Un film de Steven Soderbergh |
Etats Unis. 2001. Scénario : Ted Griffin. Photo : Steven
Soderbergh. Musique : David Holmes. Production : Jerry Weintraub.
Durée : 1 h 54.
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Avec George Clooney, Brad
Pitt, Julia Roberts, Andy Garcia, Matt Damon... |
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"Qui veut gagner des millions ? "
Question à mille euros : que fait Daniel Ocean lorsqu'il
sort de prison ?
A : il prend du recul sur ses actes passés et s'assagit.
B : il écrit un livre très intéressant.
C : il va s'acheter des Pim's à la framboise.
D : il se remet à escroquer les gens, parce qu'après
tout c'est ça son don à lui (et que sinon il n'y aurait
pas de film).
Vous avez répondu D, c'est votre dernier mot ? Parfait, mais
savez-vous que la caisse géante dans laquelle il s'apprête
à taper réunit la recette des trois plus gros casinos
de Las Vegas ? Ca paraît compliqué à première
vue, mais en fait
c'est pire que ça. C'est même
relativement impossible, mais comme George Clooney respire l'optimisme,
il contacte tout de même son pote Brad Pitt. Et ensemble,
ils composent une espèce d' "agence tout risque "
du côté obscur de la force, hyper entraînée
et surtout super malhonnête
Une sorte d'équipe
de onze joueurs dirigée par Bernard Tapie quoi
Et sans
vous raconter tout le film, y en a un à qui ça va
pas vraiment plaire cette embrouille.
Soderbergh : "out of sight ".
De prime à bord, ce qui frappe dans Ocean's eleven, c'est
son casting ravageur calqué en fait sur celui du film original
avec Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr. "L'inconnu
de Las Vegas " de 1960 n'avait cependant de bon que le Rat
Pack. Soderbergh s'est donc démarqué du reste.
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Parce qu'il le savait,
après "Erin Brockovich " et surtout "Traffic
", il n'avait pas le droit de décevoir son public. Résultat
: le film s'imprègne totalement de son style délicat,
savamment étudié et toujours mis au profit de l'humour,
de l'action ou des deux en même temps. Alors dans un univers
tape à l'il au possible, on se délecte d'un second
degré omniprésent orchestré par une musique funky
en osmose avec la mise en scène. Le réalisateur "oscarisé
" l'an dernier arrive donc à combiner plusieurs éléments
du film de gangster, en y ajoutant une histoire d'amour plutôt
délicate. Avec "Ocean's eleven ", le film noir vire
à des couleurs plus "glamour ", au sens figuré
comme au sens propre (grâce à une photo encore une fois
exemplaire), sans pour autant trahir sa nature. Tout ceci n'est pas
sans rappeler son "Out of sight " ("Hors d'atteinte
") de 1998, également avec George Clooney.
Mais ne nous éloignons pas trop de cette mise en scène
et de la direction d'acteur en particulier. Car si Julia Roberts fût
récompensée par l'oscar de la meilleure actrice et Benicio
Del Toro par celui du meilleur second rôle masculin, ce n'est
pas un hasard ou si c'en est un, il s'appelle Steven Soderbergh. |
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Et si pour je ne sais quelle raison, vous doutiez encore de sa
contribution aux bonnes performances de ses acteurs, il vous redonne
de quoi passer pour un
Excusez-moi, je m'emporte un peu parfois.
Tout ça pour dire que les interprètes rayonnent et
que le cadeau est presque inespéré pour nous de les
voir réunis à l'écran par un tel maître
de cérémonie. George Clooney avec un rôle à
la Arsène Lupin taillé sur mesure force l'admiration
; Matt Damon, Don Cheadle et le reste de l'équipe sont impeccables
et précis ; Julia Roberts et Andy Garcia incarnent sans conteste
la classe et l'assurance. Quant à Brad Pitt, outre son talent
et sa facilité à se glisser dans la peau de différents
personnages, même quand il mange un kebab dégoulinant
il est beau. Ca en devient limite insolent.
Cet ensemble de facteurs vous promet donc, comme il se doit, un
très bon moment de cinéma. Et d'autre part, si Steven
continue ainsi, un "mauvais Soderbergh " deviendra une
antinomie, de même que l'est, par exemple, un "bon Lelouch
"
Téva BOURDIN
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