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"Nos paysages
sont |
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aussi grandioses que
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dans les westerns
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Pour "Le frère
du guerrier ", Pierre Jolivet fait à nouveau équipe
avec Vincent Lindon. Un rôle très physique pour
le héros de "Fred " et "Ma petite entreprise
", dans des décors naturels superbement mis en
valeur. |
"Le frère du guerrier
" se situe au 13ème siècle, époque
peu évoquée au cinéma. L'histoire est-elle
imaginaire et sur quels documents vous êtes-vous appuyés
? |
Pierre Jolivet : C'est une histoire totalement imaginaire.
Elle repose par contre sur des événements
véridiques. A cette époque là, les
livres commencent à apparaître. C'est le passage
de la culture orale à la culture écrite. Les
enlèvements sont aussi monnaie courante
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N'avez-vous pas redouté
les anachronismes (les costumes, musique
) ? |
P.J. : C'est une époque très "pratique
" puisque peu de livres en parlent. On sait très
peu de choses, ce qui nous laisse une marge de liberté.
On doit se permettre des anachronismes : à l'époque,
les hommes portaient des bas qui s'accrochaient avec des
sortes de porte-jarretelles ! On a aménagé
le film de sorte que ce soit cohérent et crédible.
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Comment avez-vous repérer
les paysages, les lieux de tournage ? |
P.J. : C'est un des éléments fondateurs
du film. Je voulais faire un film qui revendique cet espace.
Nos paysages sont aussi grandioses, aussi forts visuellement
que les westerns américains ou les films de samouraïs
japonais. On est resté très distant avec cette
période dans le cinéma français. Ça
a été le plus gros travail de préparation
du film.
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Avez-vous écrit ce film
en pensant directement à Vincent Lindon et Guillaume
Canet ? |
P.J. : Quand je me suis dit que je voulais raconter
l'histoire de deux frères, je me suis tout suite
dit que c'était eux. D'abord parce que j'ai déjà
travaillé avec les deux et je pensais que physiquement
il est crédible qu'ils soient frères. J'avais
aussi besoin de compagnon de route qui ne se plaignent pas
des aléas d'un tel tournage.
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Vincent, avez-vous été
doublé pour les scènes de combat ? |
Vincent Lindon : Je n'ai pas été doublé.
Si je l'avais été, ça aurait enlevé
beaucoup d'intérêt. Pierre n'a pas écrit
ce rôle pour moi impunément. Il sait bien que
dès qu'il y a un truc un peu périlleux, ça
m'amuse ! C'est aussi la chose que j'attendais depuis longtemps.
On n'arrête pas de me dire "t'es costaud, t'es
corpulent
".
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Propos recueillis par Sébastien
JOUNEL
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